La FG, quand tout devient possible

Lors de l’événement 360 possibles tenu à Rennes, Bretagne Développement Innovation , organisateur émérite, m’a demandé d’intervenir sur les deux jours d’échanges, partages et constructions de ce qu’est l’innovation et la Glaz Economie . Sur scène, Tim Hurson, canadien anglophone, spécialiste international des mécanismes de pensées dédiés à l’innovation, ouvre les festivités. Il partage sa vision des forces dont disposent les PME pour innover basé sur son expérience auprès de nombreuses entreprises.
Alors qu’il partage avec les 300 personnes présents et captivés ce qu’est la créativité, la structure qui lui permet d’exister, ce qui l’inhibe et les conseils pour la cultiver et la laisser émerger en nous, je réalise une synthèse graphique des points clés de son discours.

Suite à cette prestation, parce que j’avais traduit visuellement le discours de Tim, Juliana, une journaliste de l’émission l’ardoise sur canal B me demande de l’accompagner pour son interview de Tim Hurson et de faire la traduction en temps réel des questions et réponses. Petit moment de déséquilibre, je l’avoue, face à cette première qui est un vrai métier. Nous nous isolons et partageons un moment intense d’échanges sur la créativité, le travail et la présence qu’elle requiert. Ce fut un vrai plaisir ! Si vous le souhaitez vous pouvez écouter l’interview de Tim Hurson. En fin de celui-ci, à 42 minutes et 28 secondes, Juliana pose la question de ma présence et de l’impact d’une telle capture. Je vous laisse découvrir la réponse de Tim…

Mais Juliana n’en n’avait pas fini avec moi. Alors qu’elle remercie Tim de sa contribution, elle me demande de lui accorder quelques minutes supplémentaires… qui se finissent en près d’une heure. Je vous laisse découvrir cet interview qui a le mérite d’être mené par une candide en matière de facilitation graphique mais une très bonne journaliste !
Sur deux jours de manifestations dans la halle Martenot de Rennes, j’ai porté plusieurs casquettes puisque, outre le graphic recording de conférence, de trois master class et d’une table ronde, la traduction simultanée et le rôle d’interviewé, j’ai eu l’occasion de donner une conférence d’une heure. Le thème : « la facilitation graphique comme pilier de la co-construction ».


Pourquoi je vous parle d’un événement qui s’est passé au moi d’octobre dernier ?
Parce que je suis à nouveau à Rennes, 5 mois plus tard, accueilli par le Centre Culinaire Contemporain pour délivrer une formation au scribing (ou graphic recording), technique qui consiste à capturer en temps réel et de façon graphique les messages clés qui sont échangés… et puis mieux vaut tard que jamais non ? ;o)

Le partage, une question de point de vue

C’est souvent qu’on me pose la question suivante : N’as-tu as peur de former la concurrence avec tes formations ?

Questionnement légitime et compréhensible que je me suis moi même posé régulièrement : Pourquoi diffuser les connaissances que j’ai apprises et mises si longtemps à acquérir ? Si je partage ce que j’ai, qu’est ce qui fera ma différence ? Si je donne, qu’est ce que je reçois ? Ne suis-je pas en train de couper la branche sur laquelle je suis assis ?

A ces questions, on peut avoir tendance répondre par la défensive en se protégeant, en essayant de conserver et préserver la situation actuelle. Mais est-ce le bon comportement face à un environnement qui change?
Cela me rappelle le livre « Who moved my cheese ? », qui explore les principes et conséquences d’une attitude statique et celles d’une attitude dynamique.

Lors d’un atelier de Euviz 2014, sur les modèles de pensées avec David Sibbet et Myriem Le Saget, David nous décrit cette différence d’attitude. Pour décrire l’une, il se met à sautiller d’un pied sur l’autre tout en restant sur place et en répétant : « Good – bad – good – bad … » puis, pour l’autre,  il se déplace dans la salle en sautant d’un pied sur l’autre en disant « What is next ? ».

Un jour, lorsqu’arriva la fin d’une formation aux techniques de visualisation, un des stagiaires a partagé avec tout le monde cette réflexion : « Maintenant je comprend que c’est un vrai métier ! ». Plutôt surprenant pour quelqu’un qui travaillait avec des facilitateurs graphiques depuis plusieurs années! Cette personne qui aurait pu se passer de la présence d’un facilitateur graphique après avoir acquis les outils et réflexes adéquats, a finalement mieux compris ce que nous faisons. Je ne doute donc pas que les interactions qu’il a maintenant avec les facilitateurs graphiques sont plus constructives et qu’il est en mesure de nous challenger et donc de nous faire évoluer…

Il y a 14 ans, j’ai rencontré la méthode de travail collaboratif MGT . Cette approche collaborative du travail utilise beaucoup de visuels. Je me rappelle encore la fois où, après deux jours de travail avec cette méthode, on m’a glissé un marqueur dans la main et on m’a poussé vers un tableau blanc devant 50 personnes en me disant : « maintenant, tu captures la discussion que nous allons avoir » !

Il m’a fallu plusieurs années d’expérimentations empiriques, de loupés, de questionnements, de recherches pour comprendre les bases de cette pratique de visualisation.

Depuis 6 ans, je travaille à formaliser mes apprentissages en éléments théoriques et pédagogiques pour pouvoir les transmettre aux personnes qui souhaitent entrer dans le monde de la visualisation. Je souhaite ainsi pouvoir leur faire gagner du temps et leur donner des bases solides à partir desquelles leurs propres explorations et apprentissages deviennent possibles.

Vous pouvez pêcher pour nourrir quelqu’un ou lui apprendre à pêcher pour qu’il puisse se nourrir. Nous connaissons bien cet adage mais il peut apparaître simpliste si on s’arrête là dans son interprétation. Pour aller plus loin, le mode d’enseignement choisi va déterminer le degré d’autonomie que la personne va acquérir et donc sa capacité à pêcher uniquement dans les mêmes conditions ou à adapter sa technique de pêche en fonction du contexte et des conditions changeantes de son environnement.

Le travail pédagogique que je mène est développé dans un seul but : donner de la confiance aux personnes, partager avec elle des repères et principes qui leur permettent de mener une réflexion et de faire des choix. Donc de les rendre autonomes.

En début de la conférence Euviz 2014 à Berlin, David Sibbet, fondateur de The Grove a partagé deux postures possibles concernant notre connaissance et l’expansion des pratiques visuelles: « You can compete and defend or you can share and lead ».

Pour moi, partager et enseigner son savoir, c’est passer de « je montre ce que je sais faire » à « j’explique ce que je fais ». C’est changer de point de vue. C’est avoir une nouvelle perspective, c’est ouvrir de nouveaux champs de réflexions, c’est créer les conditions de nouvelles compréhensions. C’est se donner l’opportunité de faire de nouvelles découvertes, d’avoir de nouvelles idées. C’est permettre aux autres et à soi-même de grandir.

Alors, What is next ?

 

Votre avis sur la connaissance et le partage nous intéresse. Quel est votre point de vue ?

Cet article fait suite à l’article sur Euviz

Formations scribing 2015

Ca y est, le planning des formations est posé pour le premier semestre 2015 !
Les places étant limitées nous vous invitons à vous y inscrire rapidement.

Vous souhaitez présenter vos idées et sujets avec impact ? Faciliter la résolution de problèmes ? Donner du sens et engager la conversation sur les sujets essentiels ? Aligner les acteurs de votre projet ? Gagner du temps et de la clarté ? Augmenter votre créativité et celle de vos interlocuteurs?…
Alors venez et plongez dans l’univers de la facilitation graphique !

Devant une demande croissante et l’engouement suscité par les techniques de visualisation, nous avons le plaisir de vous proposer deux nouvelles sessions de formation au scribing pour ce premier semestre 2015.
À Rennes les 18, 19 et 20 février 2015, programme et bulletin d’informations
À Paris les 24, 25 et 26 juin 2015, programme et bulletin d’informations

La plupart des personnes disent « oui mais je ne sais pas dessiné… ». Peut-être est-ce votre cas ? Ça tombe bien car la facilitation graphique n’est pas du dessin mais une façon de lire et de structurer les informations.

Consultants, coaches, animateurs, responsables d’équipes, facilitateurs, formateurs… plus de 150 personnes ont déjà suivi nos formations et en sont sorties transformées ! Leurs retours sont enthousiasmants :

« Un nouveau monde c’est ouvert à moi ! »
Maude Du Limbert, Consultante Capgemini

« J’ai découvert un nouveau langage »
Romain Couturier, coach Agile

« Nos réunions sont devenues plus agréables mais surtout plus efficaces ! »
Jérôme Buffet, responsable de comptes stratégiques chez ABB

« Notre progression pendant cette formation est fulgurante ! »
Sandrine, collaboratrice BNP Paribas

« Je suis pleinement satisfait de voir avec quelle simplicité mon équipe c’est emparée de cette technique et l’a mise en pratique ! »
Raphaël Labé, Directeur de l’Innovation du Groupe L’Express Roularta

« La maturité de votre approche et le contenu de la formation ont un effet sur les individus et le groupe qui est extrêmement rare dans une formation »
Frank Rouault, Practical Learning

 

Pionniers de la facilitation et de la facilitation graphique en France, nos formations MarkerPower® s’appuient sur plus de 15 ans d’expériences terrain dans la conception et l’accompagnement d’ateliers de travail collaboratif. Nous avons formalisé ces savoir faire en techniques et approches pédagogiques vous permettant de bénéficier de la richesse du groupe et d’accélérer vos apprentissages.

Vous découvrirez des outils simples et efficaces, les utiliserez lors de nombreux cas pratiques et bénéficierez d’un accompagnement et de retours personnalisés. Nous vous proposerons aussi des moments réguliers de prise de recul vous permettant de mettre en perspective vos expériences.

Pour vous apporter un accompagnement personnalisé, nous vous proposons un regard croisé par 2 formateurs professionnels et limitons à 10 le nombre de places par session. Elles seront attribuées aux premières personnes qui complèteront leur dossier d’inscription. Alors n’attendez plus ! Pour recevoir votre dossier, téléchargez et renvoyez nous le bulletin d’information ci-dessous :

Programme et bulletin d’information pour Rennes les 18, 19 et 20 février 2015
Programme et bulletin d’information pour Paris les 24, 25 et 26 juin 2015

Au plaisir de vous accompagner dans l’apprentissage des techniques de visualisation !

SCRIBE SUR T.B.I. / Retour d’expérience

J’ai récemment  scribé directement sur Tableau Blanc Interactif, dans un stand « Digital » du Woman’s Forum de Deauville. Expérience positive dans ce contexte.

INTERACTIONS

Positif:
C’est efficace pour faire le buzz, et attirer l’attention des participants (dans un environnement de salon). Il est aussi possible d’installer des relais numériques (web, appareils mobiles, écrans) et travailler a distance.

Négatif
Dans un contexte d’atelier, c’est un peu froid. On n’a pas une vision d’ensemble du dessin, car on est toujours « zoomé » sur un détail. Ça créée aussi une barrière technique: les participants n’interviendront pas sur l’image.

DESSIN

Positif
Pour le scriber, c’est assez confortable (pas besoin de se baisser, possibilité de redimensionner et repositionner les éléments en direct). Possibilité de dessiner directement avec le doigt.

Négatif
Le logiciel par défaut du TBI n’est pas un logiciel de dessin, mais d’écriture, ce qui implique de très nombreuses limites: pas de sélection fine des objet, aberrations dans le traitement du trait, objets géométrique non-modifiables, pas de remplissage des formes, pas de calques, etc.

LIVRABLE

Positif
On peut egalement enregistrer et animer instantanément la formation du dessin. Idem pour des animations type Prezi.

CONCLUSION

Parfait dans un contexte ou il faut créer du buzz, moins bien dans un contexte d’atelier. Et pour obtenir un bon niveau de dessin, Il faudrait scriber sur TBI avec des logiciels dédiés (illustrator, painter…) et avec un clavier a portée de main, pour utiliser les raccourcis.

A+

F.

ScribeTalk: fivory, application mobile

link: fivory, application mobile

Quelle différence entre Graphic Facilitation et Graphic Recording ?

Si il y a une chose que j’ai apprise lors de la conférence Euviz 2014 de Berlin (voir le post précédent), c’est la différence entre Graphic Recording et Graphic Facilitation.

Cette distinction et ce questionnement sont revenus plusieurs fois sur mon parcours des 4 jours de pré-conférence et de conférence. Ils ont été discutés avec des personnes d’âge, de pays, d’expériences, de parcours différents. Des éléments de réponses ont été apporté sur différents point de vu : la posture/rôle, le périmètre d’action, les synergies, les objectifs, les spécificité et points communs.

Prenons d’abord un peu de recul. En France, ces pratiques de visualisation sont formellement apparues il y a environ 15 ans avec un noyau de praticiens émergeant au sein du réseau ASE de Capgemini et utilisant une terminologie spécifique à la méthode MG Taylor. A cette époque, ces pratiques visuelles existaient depuis au moins le double de temps aux US.
Environ 7 ans plus tard, dans l’hexagone, quelques praticiens isolés ont commencés à apparaître certainement en contact avec la mouvance américaine. Il y a très peu de temps, d’autres pratiques et praticiens ont émergés, portés par l’usage des média sociaux et de technologies spécifiques.

Les origines des praticiens se diversifiant, beaucoup de vocabulaires différents sont employés. Ces vocables recouvrent parfois des pratiques similaires alors que d’autre fois, un seul terme sert à parler de différentes pratiques. Pas facile de s’en sortir dans tout ça !

Doit-on tous s’aligner sur le vocabulaire ? Pas forcement mais si je me place d’un point de vue professionnel, je trouve qu’il est important de donner quelques repères.

La plupart des praticiens que je connais en France font du Graphic Recording.
Le Graphic Recording c’est la pratique qui consiste à soutenir un processus de travail (une réunion, une discussion, une conférence, un atelier, un séminaire…) en cartographiant graphiquement les contenus échangés. Le graphic recorder qui opère en temps réel (scribing
sur le temps d’une discussion, mur de synthèse sur le temps d’un séminaire) vient soutenir et amplifier un processus qui a été conçu par quelqu’un d’autre, que ce soit le client lui même ou un facilitateur externe.

La « Graphic Facilitation » c’est l’usage de techniques visuels pour faciliter un processus de travail. Le Graphic Recording en fait partie mais la « Graphic Facilitation » est plus large. Dans ce cadre, le facilitateur graphique conçoit le processus de travail et l’anime. Il est donc facilitateur avant tout mais réalise sont travail par l’usage d’outils, d’approches et de techniques visuelles.

Même avec ces définitions, il reste encore quelques flous car ce n’est pas la même chose que de parler de pratique et de parler de rôle et praticiens. En effet, si nous parlons de pratique, nous pouvons aisément dire que le Graphic Recording (scribing, mur de synthèse) fait partie des pratiques de Facilitation Graphique. Il y a donc une relation d’inclusion.

Or, si nous prenons le prisme de lecture donné par les rôles et postures du graphic recorder et du facilitateur graphique, se sont deux périmètres d’actions et d’objectifs très distincts.

Par exemple, le facilitateur graphique peut concevoir un processus qui fasse appel ou non à la pratique du Graphic Recording. Et cette pratique peut être prise en charge par lui même, à condition que la période de Graphic Recording soit limitée comme dans le cas du scribing. Si cette période est plus longue, la double posture de graphic recorder et de facilitateur graphique devient difficilement tenable par une seule personne.

Alors que le graphic recorder va plutôt être dans un processus de convergence, de synthèse: être concentré sur la collecte d’informations, leur analyse et leur restitution visuelle (voir les processus de la FG), le facilitateur graphique va alterner en fonction de l’objectif recherché des techniques visuelles qui accompagnent l’émergence, la divergence, qui permettent d’accompagner la réflexion en profondeur ou encore qui soutiendra un processus de convergence, de sélection…

La facilitaion graphique n’est pas une méthode mais une pratique, une mise en œuvre d’outils. Cette pratique peut donc accompagner tout type de méthode de changement (quelques exemples : Appreciative Inquiry, KOTTER, 6 Thinking Hats, Scenario Planning, NLP…).

Etant originaire du réseau ASE (qui utilise principalement du Graphic Recording), j’ai appris et  grandi en distinguant les deux rôles que sont graphic recorder et facilitateur. J’ai eu la chance de pouvoir exercer dans les deux rôles distinctement. Malgré des retours clients très positifs et encouragements de mes partenaires de l’époque, je n’ai jamais eu envie d’approfondir le rôle de facilitateur pour des raisons personnelles. Cette compréhension des liens qui existent entre facilitateur graphique et graphic recorder me permettent d’envisager de joindre mes compétences de facilitation et de Graphic Recording pour embrasser pleinement la Facilitation Graphique !

 

Est ce que cette article vous aide a y voir plus clair ? Quelles nouvelles questions cela pose ?

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